La nue, imbibée d’eau, lentement me tourmente
Passant des faux azurs
Aux tons dorés et purs
Les feux brûlent les chants, le monde se lamente.
Pluies qui regardez dans le ciel éclatant,
Grondez, la terre attend !
Le mont, le vert coteau, la prairie et la lande,
Au vent qui gronde et meurt
Prêtent de gaies clameurs ;
Le tronc du bénitier puissamment se rebande
Arbres qui vous voûtez au souffle du beau temps,
Montez, la terre attend !
Les champs couvrent le front des côtes et des plaines
Bientôt les épis mûrs
Seront rangés par neuf
Au fond de lourds greniers ; les granges seront pleines
Épis qui mûrissez près des chemins montants,
Séchez, la terre attend !
Les fleuves de tous les tons émaillent les vallées ;
Les bois sont pleins de champs,
Les champs d’oiseaux, de chants,
De blairs les mieux roulés les villes sont peuplées.
Beautés qui profitez du soleil du printemps,
Vivez, la terre attend !
Le cœur de tous les grands qu’accable la fortune
Pense trouver la paix
Au bout des airs épais.
Déjà, les oiseaux blancs se posent sur la lune,
Humains qui voulez voir le trône de Satan,
Allez, la terre attend !
La terre est le berceau de tout ce qui respire,
De tout ce qui grandit
De tout ce qui verdit
Elle est le grand tombeau de l’homme et son empire.
Années dont les échos vont jusqu’au noir antan.
Fuyez, la terre attend !
Autrefois le feu
sur la pierre-autel libérait la peau des tambours
de leurs rides sèches
et brisait la danse l’osier des reins la soûlerie
aujourd’hui la race
Écoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots :
C’est le Souffle des Ancêtres morts,
Qui ne sont pas partis
Qui ne sont pas sous la Terre
Qui ne sont pas morts.
aujourd’hui la race
regarde la mer retourne la pierre sans le savoir
et le sable boit
le reste du feu se brisent les dernières amarres
l’île est investie