Les soirs de doux festins
D’échos les gais matins
Les fous se rient de tout, des pauvres et des choses.
Amis qui vous moquez de la main qui se tend,
Riez, la terre attend !
La nue, imbibée d’eau, lentement me tourmente
Passant des faux azurs
Aux tons dorés et purs
Les feux brûlent les chants, le monde se lamente.
Pluies qui regardez dans le ciel éclatant,
Grondez, la terre attend !
Le mont, le vert coteau, la prairie et la lande,
Au vent qui gronde et meurt
Prêtent de gaies clameurs ;
Le tronc du bénitier puissamment se rebande
Arbres qui vous voûtez au souffle du beau temps,
Montez, la terre attend !
Les champs couvrent le front des côtes et des plaines
Bientôt les épis mûrs
Seront rangés par neuf
Au fond de lourds greniers ; les granges seront pleines
Épis qui mûrissez près des chemins montants,
Séchez, la terre attend !